Paliss’Art : l’art au service de la ville
- urbansessions
- 10 déc. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 déc. 2018
Nous sommes parties à la rencontre d’Anne Gougnard, qui dirige l’opération Paliss’Art au sein de la ville de Liège. Paliss’Art est la preuve que les villes évoluent avec leur temps et que l’art se trouve à tous les coins de rue.

Depuis mai 2002, la ville de Liège a décidé de laisser des artistes s’exprimer dans la ville. De qui vient cette initiative et quel en est le but ?
L’initiative vient de la ville de Liège, en particulier de l’échevin de l’art public de l’époque, Michel Firket. Au départ, c’est une rencontre avec des artistes qui avaient tagué illégalement et qui devaient faire des travaux d’intérêt général chez nous. On leur a demandé de nettoyer les tags qu’ils avaient faits dans la ville de Liège car la propreté fait partie intégrante de nos missions. On a rencontré beaucoup d’artistes à ce moment-là et on s’est dit que ce serait mieux qu’on leur offre un encadrement dans leur discipline, soit en proposant des murs d’expression libre soit en les accompagnant à la réalisation de fresques.
D’où vient le nom Paliss’Art ?
Le tout premier projet Paliss’Art était un grand chantier autour de la galerie Saint-Lambert avec des palissades en plein cœur de la ville. L'idée était de faire une fresque avec beaucoup d’artistes sur toutes ces palissades : d’où le nom « Paliss’Art ».
Quelles sont les restrictions pour les artistes ?
La plupart du temps, ils ont carte blanche tant qu’ils font des choses convenables, sans message contraire à la démocratie ou aux bonnes vies et mœurs. Ils peuvent aussi s’inscrivent dans un projet à part entière et dans ce cas, il y a des thèmes qui se dessinent.
Vous collaborez beaucoup avec l’ASBL Spray Can Arts, pour quelles raisons ?
Spray Can Arts est une plateforme de nombreux artistes d’arts urbains. Cette ASBL a des connaissances en graphisme, ce qui lui permet de servir de lien entre les artistes et la ville de Liège. C’est la référence à Liège en matière de street art, et c’est pour cette raison que nous collaborons avec eux.
Avec combien d’artistes Paliss’Art a-t-elle collaboré ?
Nous avons collaboré avec plus d’une centaine d’artistes. La plupart du temps, les fresques sont des collab' qui occupent plusieurs artistes en même temps.
Comment sont choisis les artistes ? Est-ce que vous privilégiez les artistes liégeois ?
Au fil du temps, nous avons beaucoup travaillé avec des artistes liégeois mais ces dernières années, nous avons aussi échangé avec des artistes internationaux. Dans ce cas, on peut faire une fresque collective mêlant la Belgique à d’autres pays.
Quelles sont les réactions de la population ?
On voit clairement une évolution des mentalités. Quand on réalise un projet, on informe en amont la population avec des flyers. Ainsi, la population s’approprie plus facilement cette forme d’art qu’elle est amenée à voir partout. L'art urbain est un art qui s’étend au monde entier.
Vous utilisez beaucoup de supports différents. Pourquoi ce choix ?
C’est intéressant de varier les supports même si ces dernières années, on s’est concentrés sur des fresques monumentales, c’est-à-dire des murs de briques. C’est aussi en fonction des opportunités qui s'offrent à nous. Il nous arrive de refaire des travaux parce qu'il y a des dégradations ou parce qu’on nous en fait la demande (comme un propriétaire qui viendrait vers nous pour égayer sa porte de garage). De plus, il faut que les murs et le matériel soient accessibles, sans oublier l'obtention des autorisations.
Vanessa Rousselle
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